5h30. La première serveuse s’affaire à préparer la salle pendant que les cuisiniers embaument déjà le restaurant de son odeur chaude et réconfortante qu’on lui connaît.
6h. Les portes ouvrent, les premiers clients font leur entrée. Les débardeurs sont fidèles au rendez-vous après une longue nuit au port. S’en suit les policiers pour lesquels la serveuse connaît les préférences individuelles. Puis, les réguliers, les familles, les femmes et hommes d’affaires du coin et les touristes. Confiture de fraises et caramel maison valsent avec le sirop d’érable des fermes acéricoles de la rive-sud dans les assiettes entre pâté à la viande, fèves au lard, bacon et crêpe-vanille.
11h30. Les travailleurs du coin s’empilent sur les banquettes dans de grands éclats de rire. La légendaire soupe aux pois attire les foules qui n’arrivent pas à choisir entre les seize plats à l’ardoise. Un trifluvien confie avoir fait la route expressément pour le fish n’ chips alors que sa femme vante les honneurs des cheeseburgers digne des meilleures cantines de campagne.
13h. Le tourbillon du dîner se calme en même temps que les nouveaux couples formés plus tôt dans la nuit arrivent satisfaire leurs envies de déjeuners tardifs. Ils savent qu’ils sont servis toute la journée, ce qui leur a donné le temps de faire la grâce matinée.
15h. Des touristes épuisés s’arrêtent le temps d’une pause café. Entre deux bouchées de tarte aux pommes fumante sur laquelle glisse crème glacée vanille et caramel maison, ils profitent du moment pour poser des questions sur l’histoire du restaurant qui compte plus de 40 années de service.
16h. L’apéro. L’été, la terrasse ombragée soulage les assoiffés de la lourdeur du soleil sur leurs corps à grands coups de pichets de bière et de sangria. L’hiver, le vin, les cafés aromatisés et le Caribou maison sont de mise pour réchauffer les joues rouges.
18h. Le restaurant est plein. Cipaille, ragoût de boulette, foie de veau, la cuisine traditionnelle faite avec amour selon les recettes de grands-mères régale petits et grands dans un budget qui permet d’inviter tout le monde!
Dehors, on fait la file pour goûter les délices du terroir alors que dedans, les serveuses s’assurent du bonheur de chacun. Entre deux assiettes, les cuisiniers prennent des nouvelles de leurs clients assis au comptoir, comme à l’habitude, pour admirer la chorégraphie envoûtante de ceux qui préparent jusqu’à 900 repas par jour.
21h. Bientôt la fin de la journée. Une de plus à servir avec passion les clients que nous aimons depuis quatre décennies dans la même ambiance familiale et conviviale qu’au premier jour.
À demain!